Histoire
du SCL - Enracinement et croissance...
Enracinement et croissance
Le
rassemblement autour du tilleul à planter avec le lâcher de 2000 ballons,
cette après-midi du 14 septembre, lors de la séance académique du
Centenaire, sont deux moments significatifs de cette journée, comme deux
images symboliques qui nous parlent d'enracinement et de croissance :
enracinement et croissance de l'école, enracinement et croissance de
jeunes qui y vivent, enracinement et croissance des générations
précédentes qui ont fondé cette école et qui l'ont portée jusqu à aujourd'hui.
Enracinement
L'arbre de Lindhout a pris racine, il y a 100 ans
à un moment de crise, crise qui a donné vie… cette journée en témoigne.
Avec la loi Combe et l'expulsion de France des congrégations
religieuses, on aurait pu croire que le Projet éducatif de Sainte
Madeleine Sophie Barat pour les jeunes allait disparaître. Mais non, cet
événement a donné une impulsion nouvelle à la dimension internationale de
la congrégation et pour 46 maisons du Sacré-Cœur avec écoles et
communautés qui se sont fermées en France, 46 autres se sont ouvertes dans
le même temps aux quatre coins du monde. Et 2.500 religieuses se sont
engagées dans d'autres contextes culturels au service des jeunes.
Lindthout
est né dans ce mouvement à dimension internationale
C'est de la maison du
Sacré-Cœur de Lille que sont venus les 94 premières élèves, toutes
françaises. Le Cardinal, Mgr Goossens, avait demandé de ne pas faire de
concurrence aux autres pensionnats de Bruxelles. La communauté se compose
alors de 33 religieuses.
Mais l'arbre de Lindthout prend aussi racine dans
le terreau local
L'année suivante en 1905, une école gratuite est créée :
240 élèves la fréquentent. Et, le dimanche et les jours de fêtes, les
religieuses accueillent d'autres jeunes et enfants moins favorisés au
patronage. Ainsi, la dimension sociale est présente à l'origine de
Lindthout et en fidélité au Projet éducatif de Sainte Madeleine Sophie.
Celle-ci voulait une éducation ouverte à tous. Son Projet demandait qu'on
donne aux jeunes filles éduquées dans les pensionnats et dans les écoles :
une formation qui s'adresse à toute la personne, une culture large et
sérieuse (certaines faisaient de la philosophie dès 15 ans) et un sens des
responsabilités sociales. Les élèves s'ouvraient ainsi librement et
progressivement à la découverte d'un sens à leur vie. Tout ceci était rare
pour des femmes de cette époque et allait à l'encontre de certains
préjugés du 19e siècle qui demandaient que «dans la mesure où il existe
pour les jeunes filles des manuels scolaires, on en abrège le contenu à la
mesure de ces demoiselles» ou encore « il ne faut pas donner d'instruction
aux pauvres pour qu'ils ne prennent pas conscience de leur condition ».Une
dimension de foi sous-tendait essentiellement ce Projet éducatif de Ste
Madeleine Sophie. La formation était ordonnée à la découverte de la
dignité de la personne et de sa transcendance. A travers le contexte de la
Révolution Française, Madeleine Sophie Barat a fait l'expérience de
l'amour inouï de Dieu, expérience qui a unifié sa vie et qu'elle a voulu
communiquer à d'autres. Renaître à la manière d'aimer du Christ et
s'engager de façon créative pour un monde plus juste : tel est le défi
évangélique qu'elle a lancé. C'est avec ces racines-là que l'école de
Lindthout a poursuivi sa croissance.
Nous voici en 2004
L'arbre a grandi,
des évolutions se sont produites : de nouvelles sections, du rénové, de la
mixité, des directions et des équipes éducatives laïcs animent et assument
l'école avec compétence et dynamisme. La congrégation aussi a évolué et
des liens nouveaux se créent entre laïcs et religieuses dans le partage
d'un même esprit. Un réseau international des écoles du Sacré-Cœur commence
à se tisser à travers le monde. Plusieurs rencontres entre directions de
différents pays et continents ont déjà eu lieu : en 2000 à Joigny (ville
natale de Ste Madeleine Sophie en Bourgogne) avec une centaine de
participants, en 2002 à Sydney où directions et Anciens-Anciennes ont vécu
en parallèlement leur session, avec 800 participants.
Cette année, avril 2004
à Placeres, en Espagne, les directions d'Europe et d'Afrique ont travaillé
ensemble pour promouvoir une collaboration en réciprocité entre les deux
continents (voir page 3 - Agora). Ces rencontres permettent un partage
d'expériences. Elles visent à créer des projets de solidarité entre écoles
qui se situent dans des contextes sociaux-culturels très différents. Ces
projets se veulent attentifs aux moins favorisés.
Enracinement,…
croissance… ET maintenant quel avenir ?
Le défi à relever est celui d'une
école, cœur ouvert sur le monde où chaque jeune se sente accueilli. Que
cette année du Centenaire soit une occasion pour réfléchir ensemble, au
Projet éducatif et aux valeurs humaines et évangéliques qui continueront à
donner vie à l'arbre de Lindthout.
Merci à vous, parents, équipes
éducatives, directions, Anciennes-Anciens, membres du Pouvoir Organisateur
qui prenez à cœur l'avenir de cette communauté scolaire.
Françoise Belpaire
rscj
Provinciale de Belgique-Nederland
Voir aussi :
-
Croissance et extension de la
Société du Sacré-Coeur dans le monde
-
Madeleine-Sophie
Barat
-
La vie et l'âme de Ste
Madeleine-Sophie Barat |