Anciens
- Maxime Bonaert au Pérou ! |
Année scolaire 2007-2008 |
Bonjour à tous !
Je m'appelle Maxime Bonaert et
j'ai terminé mes études au Sacré-Coeur en 2006. Après un an
d'études universitaires qui ne me convenaient pas, j'ai décidé de
pendre le temps de réfléchir plus amplement à ce que j'allais
faire plus tard, et c'est ainsi que je me trouve en Amérique
Latine, plus précisément au Pérou pour le moment, pour une année
pleine d'aventures, de découvertes, de partage, d'entraide et de
fun.
Trek à Arequipa
(Novembre 2007)
Je suis arrivé ici le 14
octobre 2007, et après une semaine passée à Lima dans la famille
péruvienne de ma tante (qui est elle aussi péruvienne), je me suis
rendu à Ayacucho pour mon premier projet. Il est fort semblable à
mon 2e projet qui s'est aussi déroulé à Ayacucho, mais avec
d'autres enfants et dans un cadre différent. Notre boulot en tant
que volontaires était d'aider les enfants à faire leurs devoirs,
et dès que la plupart avaient terminé, nous organisions des
activités. Nous avons ainsi construit et aménagé un jardin, fait
des bracelets, organisé une journée "découverte du monde" où
chacun des volontaires présentait son pays de manière ludique, et
bien d'autres encore... Dans les 2 projets, les enfants sont tous
confrontés à une violence familiale. Le 2e projet fut plus dur,
car les enfants étaient tous des garçons âgés de 7 à 17ans, et ne
retournaient quasiment jamais à leur maison tellement la situation
était difficile avec leur famille. Ce ne fut pas toujours facile,
mais dans l'ensemble le bilan fut plus que positif.
Entre ces deux projets, nous
avions une période d'une grosse semaine pour nous changer les
idées et j'en ai profité avec 3 amis rencontrés lors du premier
projet pour partir à l'aventure à Arequipa où nous avions décidé
de faire un trek de quelques jours.
Je vais essayer de vous décrire le mieux possible ce que j'ai vécu
durant ces 2 semaines de break entre mes 2 projets...
Vendredi 9 novembre 2007
Tout commença le vendredi 9 novembre 2007
au soir, direction Pisco en compagnie de Loïc et de Denise avec
un bus Ormeño. Le bus est vraiment pas terrible, on se retrouve tout
devant dans le froid, pas facile de trouver le sommeil. Le bus
s'arrête souvent pour on ne sait quelles bonnes raisons. Nous devons
faire très attention à nos sacs qui se trouvent dans la soute, car il
arrive parfois qu'ils les déchargent, et là, bonne chance pour les
retrouver!
Samedi 10 novembre 2007
A une heure du mat', le bus
s'arrête une nouvelle fois, mais nous comprenons vite qu'il y a
quelque chose de pas normal qui se trame car il y a un énorme va et
vient. Un coup d'oeil par la fenêtre, et nous voyons le chauffeur et 4
autres hommes qui essayent de réparer la roue qui a manifestement un
problème. OK on va essayer de dormir pour faire passer le temps, mais
avec la porte qui reste ouverte en permanence (parce que si on la
ferme, les autres se retrouvent enfermés dehors) c'est pas facile de
dormir dans un courant d'air.
Finalement,
vers 4-5h du mat', le chauffeur nous annonce qu'il n'y a plus rien à
faire, et que nous avons 2 solutions : soit attendre 5 heures qu'un nouveau bus
arrive,
soit rejoindre Pisco par nos propres moyens. On est quelque peu
abasourdi par la nouvelle, mais dans le bus tout le monde s'active et
la plupart mettent les voiles dans la nuit encore bien noire. On
décide de les suivre, et là, un énorme coup de bol : un camion qui
transporte normalement du bétail passe par-là et s'arrête.
C'est la ruée, tout le monde
s'entasse derrière et finalement on se retrouve à une trentaine dans
la benne de ce camion à vaches. C'est vraiment le début de notre
aventure. Les 30 premières minutes se passent trop bien, on tripe
comme des fous, le lever du soleil sur les montagnes est magnifique,
on commence à chanter du Aznavour ("emmenez-moi") pour motiver les
troupes. Cela fit bien rire les locaux. Mais passée l'excitation de
notre nouveau moyen de transport, le froid nous gagne et nous
plongeons dans nos sacs de couchage pour un petit somme bien mérité.
Ce trajet était vraiment totalement irréel. On se serait cru des
clandestins essayant de passer la frontière en douce. C'était d'autant
plus vrai qu'à un moment, on a passé un péage et le chauffeur s'était
arrêté 1km avant pour nous demander de nous planquer et de ne pas
faire de bruit.
Bon, finalement nous arrivons à
Pisco, mais trop tard pour pouvoir faire les Islas Baleastas.
Nous décidons donc d'aller directement à Ica qui
se trouve seulement à 45 minutes de bus. Dans le bus, pas moyen de mettre
nos gros sacs
dans la soute ni de les mettre au-dessus de nous. Nous les entassons
sur un siège,
mais les gars du bus veulent nous faire payer une place en plus pour
ceux-ci. On se
retrouve donc à 3 sur deux minuscules places, tout ça pour ne pas payer une
place en plus
pour les sacs. On a des principes, ou on n'en a pas !
A Ica on peut voir
encore un peu
les dégâts du tremblement de terre d'août. ils sont en train de
refaire complètement
la Plaza de Armas. Nous avions décidé de faire du sand-surf, donc nous
partons
directement pour Huacachina qui se trouve à seulement 5 minutes en taxi
d'Ica.
C'est une
petite oasis perdue en plein milieu des dunes, un endroit hyper
touristique avec de
beaux hôtels (bon, ça reste le Pérou, hein !), piscine, petit bar aménagé
dans le fond
du jardin, perroquets disant "hola" toute la journée, et un petit
singe. Ambiance
décontractée. On a glandé tout l'aprem' autour de la piscine, et
finalement, on est partis vers 16h00 avec deux américains et une anglaise dans un buggy pour
faire du
sand-surf. On m'avait prévenu que les conducteurs de buggy étaient fous,
mais à ce
point là :p Mais c'était génial : que d'émotions, un peu comme le
Dakar
mais sans les
inconvénients. Pas mal de sensations, c'est un peu le "Walibi"
péruvien :D
Sinon,
pour ce qui est du sand surf, ben c'est bien... mais bon, dur de se faire
quelque chose
de convenable : tout simplement impossible de tourner. Donc tu
commences ta descente
en allant vers la droite ou la gauche, et t'es obligé de rester comme
ça ou de t'arrêter pour changer de direction, sinon c'est la gamelle assurée... et
sur du sable, ça peut faire mal. Un autre moyen (et là, y'a moyen de bien
s'amuser !) c'est de se
mettre à plat ventre sur la planche, et hop ! tout schuss jusqu'en bas.
Sensation
garantie, surtout que souvent, vers la fin, il y a plein de petites
bosses ce qui
fait rebondir la planche. On morfle (souffre) au niveau des avant-bras, mais
c'est
tellement gai.
Le soir, direction Arequipa dans un bus
Ormeño, mais
cette fois en "royal class" : des sièges immenses, je crois que j'ai jamais aussi
bien dormi dans
un bus malgré mes problèmes intestinaux.
Dimanche 11 novembre 2007
Le matin, quand le soleil se lève, on a une
vue magnifique sur l'océan. On passe le dimanche tranquille à Arequipa,
pas trop
motivé à visiter, surtout que nous avons pas mal de trucs à préparer
avec notre
départ pour le cañon : acheter les billets de bus, la bouffe, les
itinéraires à préparer, une carte "au cas où" (qui, pas vraiment à
jour, ne nous a pas beaucoup servis). Au final petit changement de programme
: Amy nous
rejoindra le
lendemain à Chivay.
Lundi 12 novembre 2007
Lundi matin, départ à 8h30 en bus pour
Chivay, le
premier village
du cañon. Nous descendons à Pata Pampa (4.800m), où 3 vélos nous
attendent ainsi qu'un
guide. Nous dévalons les 600 premiers mètres en terrain accidenté.
Pas vraiment
technique, mais quand même assez pour nous donner de bonnes sensations.
Denise a
parfois un peu de mal et s'est même payé une belle gamelle, mais rien
de grave. Vers
la fin du parcours on se donne quelques sensations en plus et, avec une
vitesse trop
élevée et une visibilité un peu réduite, crack... le trou et boum !
le pneu arrière
en miettes. Rien de bien grave, on répare ça en 5 minutes, et c'est reparti.
La suite fut
plus calme; on aurait pu continuer sur la terre, mais Denise ne voulait
pas prendre
de risque, et donc la fin se fait sur le macadam. Superbe paysage de la
vallée. Descente
tranquille jusque Chivay. Au final, on a descendu 1.200 mètres en vélo
en 3-4 heures.
C'était vraiment chouette.
On retrouve Amy à Chivay en fin d'après-midi et
on se dirige à
pied avec les sacs vers le lieu dit "Agua Caliente". On nous a dit
30 minutes, et on a mis quasi 50 minutes ! Ooulaaa, ça s'annonce bien pour le cañon. On arrive presque
pour la
fermeture, mais notre pouvoir de persuasion est très fort et nous
arrivons à négocier
pour aller dans les bains ET pouvoir loger sur place. Des eaux
naturelles à 38
degrés, ça fait plaisir... on y est resté de 7 à 9h00... quel pied !
Ensuite,
on s'est
improvisé un petit souper avec des biscuits secs, quelques pains et du
thon.
Normalement, on aurait du dormir à côté d'une installation "qui puait
grave", mais une fois de plus, on a réussi à négocier et on s'est retrouvé au chaud dans la pièce qui
sert d'infirmerie... mais avec l'obligation d'avoir quitté les lieux
pour 7h00 le
lendemain.
Mardi 13 novembre 2007
Mardi, 1er jour de trek (Cabanaconde -
San juan). On
retourne à Chivay
et nous prenons le premier bus pour Cabanaconde (c'est le point de
départ pour tous
les treks dans le cañon, c'est aussi le dernier village du cañon,
avant il n'y ait
rien d'intéressant). On part vers 12h30-13h00 pour San Juan qui se
trouve dans le
cañon 1.200 mètres plus bas. Première heure de marche vraiment difficile
: on
doit se faire
aux sacs, au climat très chaud, au relief, à l'altitude (3.600 mètres, quand
même) et en plus,
c'est sur un terrain légèrement en montée. Après, c'est 4 heures de descente
non stop. Un
supplice pour les genoux et toutes les articulations des jambes; je
préfère
nettement monter que descendre.
Bien qu'on ne soit pas en haute saison,
nous croisons quatre autres groupes qui se dirigent eux aussi sur San Juan. Qu'est-ce que
ça doit être
en haute saison ! Les autres groupes ont tous un guide, alors que
nous non. En
tout cas pas moyen de se perdre. et si nous avons une question, il
suffit de demander
et ils vous répondront.
Nous arrivons enfin à San juan vers
17h00. En fait, le
village s'étend sur un grand km et n'a ni magasin ni place
centrale. Nous
trouvons un endroit où planter la tente : dans un petit jardin jonché de
crottes, mais
nous ne voulons pas aller plus loin tellement nous sommes crevés de
cette première
journée. Et comme le hasard fait bien les choses, nous sommes tombés
sur le jardin du
guide que nous avons rencontré le matin même à Cabanaconde et qui
attendait ses
clients. Nous avons donc mangé et bavardé avec eux, ce qui nous a
permis de mieux affiner notre planning pour les prochains jours. Quand je vous disais
qu'un guide
n'était pas nécessaire : là, on a eu toutes les infos dont on avait
besoin pour
gratis.
Lendemain, grosse journée, donc on va dormir tôt. Nous avons
loué une tente,
mais il est impossible de s'y mettre à 4 dedans, donc on va se relayer
pour y dormir
(au final, je n'aurai dormi qu'une seule fois dedans sur les 5 nuits
passées dans le
cañon, alors que je l'ai portée tout le temps). J'ai donc dormi à la
belle étoile avec Amy, pendant que Loïc et Denise dormaient à l'intérieur. Le ciel
était
vraiment
magnifique, et on voyait aussi le relief des montagnes se découper
dans la nuit. Fabuleux. Bizarrement, les 2 dans la tente ont super mal dormi car ils
ont eu froid,
alors que nous dehors on a super bien dormi et pas la moindre
sensation de froid durant toute la nuit.
Mercredi 14 novembre 2007
Mercredi, 2e jour de trek (San juan - Fure). Grosse
journée de marche. Départ 8h00 (au final ce sera 8h30 car pour mettre en
route 2
gonzesses, je vous dis pas l'affaire...). On passe tout le village de
San Juan qui
est vraiment très étendu, et on s'enfonce un peu plus dans le cañon.
Notre destination du jour est Fure (prononcez "fouré"). Nous devons d'abord
rejoindre Malata pour nous approvisionner en nourriture. Nous avalons nos premiers
200 mètres de
dénivelés positifs, et nous arrivons finalement à Malata après déjà 2 heures
de marche.
Nous nous arrêtons au seul magasin tenu par une petite dame qui, en
fait, dort dans
son magasin (qui est minuscule). Pas de pain, la bouteille d'eau de
2.5 litres à 8 soles
(normalement : 2,5), pas un légume, il reste deux bananes, mais il y plein
de barres de
céréales (5 soles le Snickers). On prend les bouteilles d'eau, un
snickers par
personne et 3 boîtes de thon. On reprend la route, et heureusement on
tombe sur un
autre magasin qui a plus de nourriture : là, on fait vraiment le
plein (même si ça reste pas beaucoup) et on croise encore d'autres groupes, ainsi
que le guide chez
qui nous avons acheté la tente le dimanche à Arequipa). On reprend de
nouveau un max
d'infos pour pas se paumer, et on repart.
On marche à flanc de montagne
avec des
passages à faire perdre la tête à un type sensible du vertige (comme
Loïc par exemple),
mais au final tout se passe bien. Moi j'adore, j'en prends plein les
yeux et je
profite à fond. Le midi, au menu : pain, thon (encore), tomate et
carotte, en prime
un snickers. Finalement, après 7 heures de marche, on se retrouve dans ce
petit village qu'est Fure, perdu au fin fond du cañon. Il est perché dans la
montagne, et nous ne
trouvons qu'un seul endroit plat pour planter la tente, juste à coté
des toilettes...
sympa pour les odeurs, mais on s'habitue vite.
Jeudi 15 novembre 2007
Jeudi, 3e jour de
trek (Fure -
cascade - Llahuar ). Le matin, on se détend avec une heure de marche jusqu'à
la cascade.
Manque de soleil, mais ensuite elle est vraiment magnifique. Avec
Loïc,
on essaie de
trouver un moyen de passer de l'autre coté pour profiter un peu plus
du soleil mais
très difficile. On redescend un peu pour voir, mais toujours aussi
difficile : pierres
glissantes ou torrents plus rapides. Il faut dire qu'il y a des
énormes pierres tout
autour du "ruisseau", c'est quasi l'escalade pour avancer. Finalement
on se trouve
un petit endroit tranquille où on profite un peu. Moi, vous me
connaissez bien,
j'aime bien m'amuser à sauter de pierre en pierre, et finalement
j'arrive à me
retrouver de l'autre coté du ruisseau (après un bon gros bond d'au
moins 2,9 mètres)...
mais alors, plus moyen de revenir... Haha ! la bonne blague ! Bon, je dois
donc
descendre encore plus pour trouver un autre passage... et ce qui
devait arriver
arriva : une toute petite pierre un peu glissante, et hop ! je me retrouve
mouillé
jusqu'au haut des cuisses ! Je vous jure... et ensuite j'ai bien mis
20 minutes pour
retrouver les autres.
Pour me changer les idées, j'ai décidé de me
laver dans l'eau
glacée de la rivière. Pfiouuu ! Ca fait un bien fou, mais les autres ne
m'ont pas
suivi. Retour à Fure à midi pour manger, et puis vers 13h00 (ce sera
quasiment 14h),
direction notre nouvelle étape Llahuar à 4 heures de là.
Après une heure
de marche, en
arrivant à Latica, Denise se fait mal à la cheville. Elle a déjà eu
plusieurs
problèmes à cette cheville, et normalement doit porter un bandage spécial... mais
elle avait évidemment oublié de le mettre. On craint pour la suite du
voyage, et on se met à la recherche d'un âne pour porter ses affaires ou même pour la
porter elle... Finalement, elle nous assure qu'il n'y a aucun problème et que ce n'est
pas si grave
que ça. On ne la croit pas trop vu la manière dont elle marchait juste
après
l'accident, mais on n'as pas le choix car on n'a pas trouvé de "burro".
Au final, sa
blessure n'était vraiment pas grave du tout : après 10 minutes, elle
remarchait
parfaitement bien, elle avait juste subi un choc violent mais rien de
plus. Ouf, on
est reparti !
On arrive de nouveau aux
alentours de 16h30-17h00 à Llahuar.
Charmant lieu,
mais hyper touristique : agua caliente en piscine, pelouse bien verte
avec fleurs,
petit cabanon romantique, vue panoramique du resto... La bonne femme
nous demande
5 soles par personne pour qu'on puisse dormir sous tente, alors qu'on
n'avait jamais
payé cela. Et pour 10 soles, on peut dormir dans un cabanon avec un lit
hyper
confortable... le calcul est vite fait, cette nuit là on a tous très
bien dormi.
Grande discussion pendant le souper pour savoir ce que nous allons
faire le
lendemain, plusieurs options :
1) Prendre le bus à 9h00 à une heure de
marche de là et
arriver directement à Cabanaconde pour 12h00 et y glander toute l'aprem'
pour attendre
les bus du soir pour pouvoir bouger de là.
2) Louer des ânes, partir à
7h00 et
escalader les 1.200 mètres qui nous séparent de Cabanaconde sans sacs, donc et
on arriverait
vers 13h00. Même topo que l'option 1
3) Profiter des piscines jusqu'à
10h00, se mettre
en route et y aller doucement mais avec les sacs. Normalement il y en
a pour 5 heures de
marche, et au passage un geyser.
Finalement on a choisi l'option 3,
alors que
Denise - au départ - ne voulait plus marcher... mais on a réussi à bien
la motiver.
Vendredi 16 novembre 2007
Vendredi, 4e jour de trek (Llahuar - Cabanaconde - Cruz del
Condor). Donc on
profite du début de la matinée et on se met en route vers 10h00. On
arrive au fameux
geyser vers 11h00; en fait, il est tout petit et pas super
impressionnant, mais bon.
Ensuite c'est parti pour 4 heures de montée non stop. C'est vraiment hard
avec les sacs
mais chaque pas fait est un pas de gagné, et petit à petit on y
arrive. On se paye
un gueuleton immense à midi : fini le pain au thon et à la tomate, on a
des oeufs durs,
du riz, de la sauce qui va avec, des tomates, des carottes... ça fait
vraiment
plaisir !
On termine l'ascension péniblement, faisant des pauses de
plus en plus
longues, mais toujours avec le sourire; on profite tout simplement des
derniers
moments dans le cañon. Le soir, à Cabanaconde, on se paye un bon resto
et puis on
prend le bus de 21h00 pour la Cruz del Condor. On plante la tente dans le
noir en plein
milieu du site (les gens de Cabanaconde nous ont dit qu'on pouvait) et
on termine la
soirée bien tranquillement. En fait, on a réussi à nous mettre à 4 dans
la tente, mais
sans les sacs. Ce fut la pire nuit pour nous tous : impossible de
dormir, dès que
quelqu'un bougeait, c'etait la galère, les 2 autres crevaient de
froid... dur dur !
Samedi 17 novembre 2007
Samedi, Cruz del condor - arequipa.
A 6h00 du mat', on entend le
beuglement d'une vache
au loin, mais Loïc - qui stresse toujours pour son sac - se lève en 4 secondes
et gueule "Merde,
mon sac ! elles vont le bouffer !". J'étais plié en quatre. Il sort en trombe
et se rend
compte qu'il n'y a aucune vache. Finalement, je sors avec Amy à 7h00
(c'est l'heure où
les premiers bus de touristes débarquent). On n'avait pas beaucoup
dormi, on devait
vraiment faire peur. Vous auriez dû voir la tête des touristes qui
passaient à côté
de la tente, à mourir de rire !
Finalement, y a un gars du site qui est
venu nous
dire, gentiment, que c'était interdit de camper ici et qu'il fallait
plier la tente le plus vite possible pour les touristes. On a un peu discuté avec
lui, et
finalement ce
gars est devenu notre big pote. Par contre Denise était vraiment mal
en point, elle était toute blanche et ne savait plus rien porter. On a attendu le bus
de 9h00 pour
partir de là. On a juste vu un tout petit condor. On a mangé à Chivay
et là, ça
allait déjà mieux pour elle. Ensuite direction Arequipa. De
nouveau gros dilemme : va-t-on faire ou non le Misti le lendemain,
étant donné qu'on a déjà
pas mal de
dénivelés dans les jambes et qu'on n'a pas beaucoup dormi la nuit
dernière. Pour
Denise, la réponse est vite trouvée : elle préfère aller à la plage pour
se
ressourcer. Loïc et moi, toujours chauds, on se lance dans l'aventure.
Reste Amy, qui viendra
finalement avec nous. On a toute la fin de l'aprem' pour
préparer notre nouvelle aventure. Ce soir-là, on a été dormir très tôt.
Dimanche 18 novembre 2007
Dimanche : Le
Misti (jour 1,
3.400 m - 4. 600 m). Le guide vient nous chercher à 10h00 à notre hôtel; on
rejoint les autres
candidats et hop ! direction le bas du Misti à 3.400 mètres. Dans le groupe, il
y a 3
hollandais (bien tristes que je ne parle pas flamand mais vu leur
accent j'ai été
incapable de comprendre le moindre mot de ce qu'ils disaient ...
horrible), 1 couple
d'allemands, Loïc, Amy et moi, plus 2 guides.
Première journée super
peinard, avec les
sacs mais beaucoup plus légers que dans le cañon, et le rythme résolument plus lent.
Une vraie partie de plaisir pour nous tous, sauf pour l'allemande qui
a vraiment eu
du mal et a gerbé une fois. Finalement, nous arrivons au camp de base
à
4.600m vers 15h00. On s'installe tranquille et nous faisons une petite sieste jusqu'a
18h00,
ensuite nous
mangeons une petite soupe et un petit plat de pâtes.
En altitude, la
digestion se
fait beaucoup plus lentement; il est donc important de ne pas trop
manger. Le coucher
de soleil sur Arequipa est tout simplement magnifique : on voit toute
la ville éclairée, et puis une bande rouge-orangée juste au-dessus. En photo
ça ne
donne rien,
mais en vrai c'est vraiment superbe !
Lundi 19 novembre 2007
Lundi : le Misti (jour 2, 4.600 m -
5.800 m -
3.400 m). Lever à 1h00 du mat', il fait un froid de canard, heureusement on
est bien
équipé : pour ceux qui n'en avaient pas, nous avons reçu une grosse veste,
un pantalon
de ski, des gants et même un bon sac de couchage (perso, le mien est génial
: j'ai
jamais eu aucun problème, même à 4.600 mètres d'altitude alors,...). On mange
une petite
tartine, et vers 2h00 du mat' on se met en route, éclairés par nos lampes
frontales. On
avance vraiment lentement. Vers 4-5h00 du mat', on sent que certains
peinent déjà
beaucoup, il commence à se distinguer 2 groupes : dans le groupe de tête, nous avons
Loïc, Bart (un hollandais) et moi, juste derrière se trouve un
allemand, puis les
2 autres hollandais, et ensuite les 2 filles. On avance difficilement
dans ce sol
fait de pierres et de cendres. On fait un pas, et on recule de 3.
Finalement, vers les
5.300 mètres, les deux hollandais abandonnent alors qu'ils nous apparaissaient
comme les plus
aptes à grimper le plus facilement. On apprendra plus tard que l'un a
le mal des
montagnes et qu'ils essaient de se soigner et que donc pour lui c'est
une réussite
d'être monté à 5.300, et pour l'autre, il doit définitivement arrêter de
fumer parce
que pendant toute la montée il a craché tous ses poumons.
Le sommet
commence à se
rapprocher de plus en plus mais semble si loin en même temps. Vers 8h00,
on se retrouve
au col avec Bart, Loïc, l'allemand, le guide et moi. Les deux filles sont
un peu en
contrebas et ont vraiment du mal. On décide de continuer et d'avaler
une fois pour
toute les derniers 100 m qu'il nous reste. Ils ont vraiment été les
plus difficiles
de l'ascension. Mais au final, sur le coup de 9h00 ON L'A FAIT ! ON Y
EST ! Quel
soulagement, on se sent grand, puissant, le roi du monde, un peu tout
à la fois. C'est une sensation géniale, et c'est une une énorme fierté
!
Finalement, l'allemand a
attendu sa copine et ils ont été voir le cratère (plus facile que le
sommet) mais on ne
voyait plus Amy. Et puis finalement, au bout de quelques minutes, on la
voit qui
pointe son nez au bout du chemin qui mène au sommet, et 10 minutes plus
tard elle est
avec nous pour fêter cet exploit. Je crois qu'elle en a vraiment bavé
pour y
arriver. Je ne vais pas non plus dire que pour Loïc et moi ça a été une
partie de
plaisir mais quand même un peu. On a mis pas moins de 7 heures pour y
arriver. Avec le
premier jour, ça fait 11 heures de marche pour arriver à bout de ce
Misti.
Pour le
descendre, il nous a fallu moins de 3 heures. J'appréhendais un peu la
descente de peur de
souffrir du genou, mais au final, ça a été sur du velours. En fait, on est
descendu là
où il y a plein de cendres et ça va tout seul, comme si on skiait. On
s'enfonce à fond,
et il suffit de se laisser aller et c'est parti. Bon, au début c'est
vraiment
tripant, mais à la fin, c'est plus si super cool que ça d'avoir une
tonne de cendres
dans les godasses. En tout cas, que de souvenirs de ce Misti...
Puis
pour finir la
semaine, plus grand chose de bien passionnant. On est retourné à Huacachina pour
zoner autour de la piscine pendant un jour entier, et ensuite on est
rentré à Ayacucho tous les 4 pour le nouveau projet (et ouais, finalement Denise
est restée
avec nous).
Pour que vous vous rendiez un peu compte du temps de voyage
que j'ai fait
et des distances parcourues : pour aller et revenir d'Arequipa, c'est
comme si
j'avais fait un aller-retour sur la Provence et un autre sur les alpes
pour aller au
ski par exemple, et tout ça en moins de 2 semaines. Pour le moment je
ressors tout
doucement d'une bonne grosse angine qui a duré 4 jours. Je pense que
je me la suis
chopée dans le bus du retour, il faisait bien froid. Durant deux jours, je
ne pouvais
quasi plus rien manger ni boire tellement ça me faisait mal à la
gorge. Tous les
volontaires à la maison étaient aux petits soins pour moi : c'était bien
agréable. Mais
maintenant, ça va beaucoup mieux : je remange normalement et je n'ai
quasi plus aucune
douleur.
A cause de ça, j'ai loupé beaucoup de jours de boulot au
nouveau projet, donc
je ne sais pas vous en dire beaucoup pour le moment mais des que je
pourrai en dire
plus je le ferai. Sachez en tout cas que je vais essayer de faire un
jour de cirque
avec les gosses où on va confectionner des balles de jonglerie avec
des ballons, du
riz et de la farine. Je vous embrasse bien fort et j'espère que de
votre côté tout
va bien, vos nouvelles me font toujours plaisir, donc n'hésitez pas...
Hasta luego !
Max
La suite
de mes aventures... (Février 2008)
Bien le bonjour à tous,
Allez je me lance, depuis quelques temps j'ai eu peur de prendre la
plume (ou plutôt le clavier) de peur de ne pas bien pouvoir vous
relater ce que je vis ici. Bon, j'avoue, y'avait aussi un peu de
fainéantise et puis plus le temps passe plus il est difficile de se
lancer car trop de choses à raconter.
Je
vous ai laissés au Pérou où je terminais mon dernier projet, qui s'est
d'ailleurs très bien passé. Ensuite les adieux ont été durs et
déchirants, chacun partant de son côté et allant vivre sa propre
expérience. Pour ma part mon objectif était d'atteindre Santiago du
Chili en moins de 2 semaines pour arriver en même temps qu'une partie
de ma famille venue de Belgique pour assister au "matribautizo"
(entendez par-là le mariage et le baptême) de Pilar et Olivier et de
leurs 3 enfants, Basile et les jumelles Céleste et Bruna qui avait
lieu le 29 décembre 2007. J'ai parcouru plus de 3.000 km et fait plus
de 57 heures de bus en moins de 2 semaines; au final, je n'ai pas
vraiment eu le temps de visiter, à mon grand regret. L'adaptation avec
le Chili fut d'ailleurs un peu difficile. Ce qui m'a le plus marqué en
arrivant ici, c'est tout d'abord les magasins typiquement occidentaux,
les macdo's, les grandes surfaces, les grandes rues commerciales avec
toutes les "fashion victimes". De plus, le soir où je suis arrivé, il
y avait un concert rock et le centre de la ville était rempli de
Gothiques et autres punks ou encore skateurs. Ca change des péruviens
qui ne suivent pas trop la mode comme ici. Un autre grand changement,
et je vous jure que ça m'a marqué, c'est l'odeur de la cigarette dans
les rues, hallucinant. Au Pérou, on ne fume qu'en boîte et y'a quasi
aucun mégot sur les trottoirs, ici c'est comme en Europe, partout,
tout le temps. Le dernier grand changement fut la différence de prix
entre les 2 pays. Le Chili reste largement moins cher que la Belgique
mais, comparé au Pérou, le portefeuille le sent bien. Mais en
s'organisant bien on peut vivre et voyager sereinement sans dépenser
des sommes énormes.
Donc je disais que ma famille est
venue à Santiago, il y avait donc mes grands-parents, qui sont
restés un mois en tout, ma tante Sylvie, ses enfants Benoît et Astrid,
mon cousin Tim et ma soeur Donatienne. Les autres sont tous restés
plus ou moins 2 semaines. Le mariage et les baptêmes se sont tous très
bien déroulés et ensuite on a fait une grande fête à la maison de
Colina (au nord de Santiago). Ce fut très réussi. Je me suis
beaucoup amusé car mes cousins ne parlent pas un mot d'espagnol, et
Pilar a une soeur qui a leur âge et donc je m'amusais à leur faire
croire que je racontais des trucs sur eux ou qu'elle les trouvait très
mignons, enfin ce genre d'idioties mais qui fonctionne à tous les
coups.
Ensuite, nous sommes partis une
semaine à Puerto Velero, un centre de vacances au sud de La
Serena. On a bien profité de ces vacances (surtout les nouveaux
mariés qui étaient complètement crevés après avoir tout préparé pour
leur mariage et le baptême des enfants), on a zoné sur la plage, on
s'est baigné dans l'eau froide, on a visité les environs... Très
sympathique.
Puis
la famille est retournée en Belgique, et mes grands-parents ont joué
les baby-sitters pendant que Pilar et Olivier partaient en lune de
miel au Brasil. Pendant ce temps-là, moi je suis parti sur
l'île de Chiloé durant 4 jours. Ce fut très intéressant, les
paysages sont totalement différents du nord, il y a beaucoup plus de
végétation, il pleut (quasi chaque jours durant mon séjour là- bas),
mais c'est une île incroyable. J'ai 2 petites anecdotes à vous
raconter : la première c'est une jeune fille dans la rue qui m'aborde
le premier soir et qui commence à faire la convers' un peu toute
seule, elle veut tout savoir sur tout, très curieuse mais n'écoute pas
vraiment les réponses, enfin ça me fait un peu de distraction et c'est
sympa. Et puis à un moment elle me demande depuis combien de temps
existent les "pokemons" en Belgique. Et je lui répond que ça fait au
moins 10 ans qu'ils nous pourrissent la vie. Mais ce que je ne savais
pas et je l'ai appris par moi-même quelques jours plus tard, c'est
qu'en fait les pokemons ce ne sont pas les dessins animés avec pikachu
mais au Chili - depuis peu - c'est une véritable mode, un style
vestimentaire et une manière de penser et de vivre sa vie. Tous les
médias en parlent, personne ne reste indifférent devant ce phénomène
de société qui touche tout le monde. Je l'ai appris en lisant un
article qui s'intitulait : "j'ai un gosse pokemon" :D et là, ça a "tilté"
dans ma tête. J'étais en train de m'imaginer une mère avec un gosse
ressemblant à pikachu... hum hum. Ma seconde anecdote c'est de nouveau
avec elle. Cette gamine de 15 ans m'a avoué avoir un gosse de 2 ans
chez elle. Donc elle l'a eu à 13 ans... imaginez vous ça ! Et c'est la
qu'on se rend compte que les petits villages comme celui où j'étais
manque vraiment "d'éducation sexuelle". Enfin, ça arrive aussi à
Santiago mais ce que je veux dire c'est qu'il y a encore d'énormes
tabous dans la société chilienne qui fait que personne n'ose parler de
ça et les enfants en payent le prix. Une autre chose importante à
savoir, c'est que l'avortement est interdit. Chacun en pense ce qu'il
veut, là n'est pas le débat, mais pour certaines personnes ici au
Chili on ne peut même pas en parler, c'est tabou. De plus, pour eux la
pilule du lendemain est un avortement et c'est un crime de l'utiliser.
Et la personne qui m'a dit ça est une jeune de 22 ans.
D'autres petits trucs qui m'ont
frappé, ici à Santiago, c'est par exemple la folie sur les
autoroutes. Je ne parle pas seulement des automobilistes qui
conduisent vraiment n'importe comment et qui ne respectent quasi
aucune signalisation (du moins c'est ce que je penses) mais je veux
aussi parler des vélos qui roulent sur l'autoroute l'air de rien,
parfois même en contresens !!! des sorties d'autoroutes par la bande
de gauche, des gens qui traversent à l'heure de pointe alors qu'il y a
une passerelle à moins de 100 mètres. Nous avons même eu droit une
fois à un skateur qui nous a coupé la route alors que nous voulions
rentrer sur le "ring" de Santiago.
Donc après mon petit séjour sur
l'île de Chiloé je suis retourné à Santiago pour dire au revoir à mes
grands-parents (que je remercie très fortement pour leur aide, leur
soutien, leur générosité, leur écoute, et pour les magnifiques
vacances que nous avons passées tous ensemble ). Ensuite il me restait
une chose à faire avant de partir de Santiago, c'était aller visiter
mon ancien chef scout Sajou, alias Alexandre Meire, qui participe, via
l'association Fundacio, durant un an à divers projets sur Santiago
avec sa belle épouse Séverine. D'ailleurs je vous invite à aller
visiter son site web
http://seetalexauchili.blogspot.com où vous aurez plus
de renseignements sur ce qu'il fait et ce qu'il vit. Au cours d'un
souper avec d'autres volontaires de la même association (ce fut
d'ailleurs très intéressant et très instructif) on m'a invité 2 jours
plus tard à une "despedida" d'une volontaire française. Je ne savais
pas encore que cette soirée allait changer mon futur proche mais d'une
façon... incroyable. Donc un certain vendredi vers la fin de janvier,
je me rend à cette fête et elle commence très bien, plein de gens
super sympas, la grande majorité sont des français ou parlent le
français. Et à un moment, je fais la connaissance de Cristián, un ami
de la volontaire avec qui elle a fait du théâtre, et directement le
courant passe super bien. De plus il parle un peu le français donc ce
fut très drôle parce que je lui parlais en espagnol et il me répondait
en français, assez cocasse. Il m'a parlé de ses envies de voyager, de
ses idéaux, de ses projets, de son histoire, et je me retrouvais
beaucoup dans ce qu'il disait. Finalement fin de soirée on va dormir,
il me donne son numéro de Gsm et je lui promets de l'appeler lundi. Le
lundi suivant je l'appelle et il est tout étonné de m'entendre, car il
a l'habitude des jeunes blancs-becs qui promettent plein de choses
mais qui ne rappellent jamais. Et finalement on se met d'accord et le
mercredi nous voilà partis, et voici la suite de mon aventure que je
ne suis pas prêt d'oublier...
Après
un gros mois passé à Santiago me voilà à Graneros (une heure au
sud de Santiago) dans la famille de Cristián. Une famille modeste
vivant dans une petite maison, n'ayant pas beaucoup de moyens mais qui
se débrouille pour donner le meilleur à leurs enfants. J'ai été très
touché par leur accueil, leur générosité,...
Une chose que tous les chiliens
(et en général les sud-américains) ont en commun, c'est l'accueil
hyper chaleureux de l'étranger dans leur maison. Qu'importe l'endroit,
les gens ou l'heure où tu arrives, ils sont toujours prêts à
t'accueillir et à t'offrir le meilleur pour toi. C'est dur d'exprimer
ce sentiment à travers des mots mais c'est vraiment incroyable.
Première étape de notre voyage :
Don Angel "l'ermitaño" qui vit seul depuis 27ans dans la montagne.
Qu'il neige ou qu'il fasse beau, il est là. Il vit dans un endroit
incroyable, au beau milieu de la montagne, il ne descend à la ville
qu'une fois tous les mois seulement pour se réapprovisionner. Il fait
son pain lui-même, il possède une cabane où il dort et une autre où se
trouve sa cuisine "d'hiver" et 2 lits pour accueillir ses invités. Il
a beau vivre dans la montagne il reçoit quand même pas mal de
visiteurs. Cristián le connaît bien car il y a déjà été plusieurs
fois. Comme dirait mon oncle : s'il vivait sous un pont à Santiago on
le nommerait un "sdf" mais dans cette situation c'est un "ermite" et
il est respecté de bon nombre de personnes. Ce fut une très chouette
expérience et très enrichissante.
Ensuite nous somme partis en
week-end avec la soeur de Cristián et Constance, une volontaire
française qui est tombée amoureuse du pays et qui finalement est
restée y vivre, au grand dam de ses parents qui eurent du mal à
l'accepter, à Los Queñes. C'est un endroit magnifique en plein
milieu des montagnes, avec des paysages incroyables (je penses que je
vais souvent me répéter dans mes adjectifs pour décrire ce que j'ai
vécu mais il ne m'en vient pas d'autres). On a eu une grosse peur en
arrivant, de nuit, car nous sommes tombés avec la camionnette dans un
enoooorme trou et nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir en
ressortir sans trop de difficultés.
Dimanche après-midi nous nous préparons, Cristián et moi, à partir en
stop pour une durée indéterminée et pour une destination indéterminée
elle aussi. C'est le début de la grande aventure. La première soirée
de stop fut infructueuse et nous nous retrouvons à moins de 20 km de
notre point de départ, dans la maison de Constance à Requinoa.
¡que lata! Mais le jour suivant, nous fûmes plus chanceux (bon je vais
pas non plus vous détailler tous les transports que nous avons pris).
Après notre première vraie journée de stop, nous nous trouvons à
Temuco à plus de 500 km de Requinoa. Un vrai succès, mais aussi un
gros coup de bol car après plusieurs transports qui nous avancèrent de
seulement quelques km j'ai réussi (sans fausse modestie) à trouver une
camionnette qui nous transporta durant plus de 4 heures. Dans le
jargon franco-chilien de Cristián cela s'appelle "hacer la tchatche"
(comprendra qui pourra, mais cela signifie seulement entamer une
discussion avec quelqu'un pour que à la fin on obtienne ce que l'on
désirait). Notre première vraie nuit, nous la passons dans le jardin
d'un gars rencontré 30 minutes plus tôt dans le village de Queppe
(c'est un peu ça, faire la tchatche).
Le lendemain ce fut la pire
journée de stop que tous les auto-stoppeurs de la terre aient connues
: une chaleur épouvantable, un soleil de plomb, beaucoup de "mochileros"
sur les routes (ça vient de mochila qui signifie sac à dos, donc ce
sont ceux qui portent des sacs à dos) et personne qui accepte de nous
prendre. Après 6-7 heures, nous avons avancé de seulement 50 km. Nous
avons attendu et espéré durant plus de 3 heures sur le bord de
l'autoroute qu'une voiture ou un camion nous prennent. [Cristián a 7
ans de voyage de stop derrière lui mais pourtant je me demande parfois
ce qui lui passe par la tête. Je m'explique : pour aller vite et loin,
on est obligé de faire du stop sur l'autoroute mais le problème c'est
que personne ne va s'arrêter venant de l'autoroute donc notre seule
chance c'est ou bien les gens qui montent sur l'autoroute, ou les
aires de repos ou les péages. Mais lui s'obstinait à toujours se
mettre en fin de bande de lancement et supplier les camions de
s'arrêter alors qu'ils roulent à 90 km/h et qu'il faudrait un km pour
qu'ils s'arrêtent.] Bon finalement cette journée-là, on a pris le bus
jusqu'à Osorno, plus au sud.
Le
lendemain on décide de commun accord de passer en Argentine. On
arrive tant bien que mal à la frontière et après les formalités
d'usage côté chilien, il nous faut trouver absolument une voiture pour
nous emmener côté argentin (il n'y a plus aucun bus à cet endroit). Et
de nouveau, la chance fut de notre côté et d'ailleurs ce fut assez
divertissant. J'arrête une voiture, et dedans se trouve le touriste
typique, qui a loué sa voiture et qui voyage mais qui ne parle pas un
mot d'espagnol. Et bon, moi l'anglais ça fait 4 donc j'ai un mal fou à
lui expliquer qu'il a loué sa voiture et qu'il est sorti du Chili seul
dans sa voiture, mais que ça ne change rien au fait qu'il peut nous
emmener et qu'il n'aurait aucun problème à la frontière argentine car
on passera séparément. Finalement il accepte et dans la voiture on se
demande dans quelle langue on va pouvoir dialoguer. Espagnol c'est
foutu, anglais c'est plutôt difficile pour nous et puis là, il nous
demande si on parle français... alala le fou rire que je me suis pris.
Durant 10 minutes j'ai parlé avec lui en "spanglish" alors qu'il parle
et comprend très bien le français. Quelle dérision ! Et donc on fait
connaissance, et c'est un autrichien qui voyage pour son plaisir et
qui n'a pas trop de problème d'argent car il travaille pour une
famille richissime aux Etats-Unis. Le voyage avec lui fut super drôle
et enrichissant. Moi j'ai trop tripé d'entendre un autrichien et un
chilien parler français, c'était à mourir de rire. Et finalement, on
est arrivé à la première ville argentine et là, il nous a offert une
bonne bière et puis s'en est allé à Bariloche, plus loin en
Argentine.
Villa la Angustura : ville
hyper touristique, bondée de monde en maillot de bain et toute la rue
principale paraît avoir été construite en plastique imitant les
châlets en bois que l'on peut trouver dans les Alpes françaises ou en
Suisse. Le lendemain, le stop ne marche pas fort la matinée et nous
mangeons le dîner au bord du lac qui jouxte la ville. On est
émerveillé par l'endroit, et on décide d'y rester une journée de plus
(c'est aussi dû au fait qu'on a fait une enooorme sieste et qu'on
s'est réveillé à 6 heures du soir). On s'est payé un coucher du soleil
sur le lac... inimaginable, suivi d'un barbecue sur pierre brûlante...
exquis ! Le lendemain, on part pour San Martin de Los Andes via
la route des 7 lacs. On a marché le matin, car aucune voiture ne
voulait nous prendre; mais l'aprem', on a eu la chance de tomber sur
un couple de gringos (les vrais, ceux qui viennent des States) qui a
eu pitié de nous et nous a emmenés jusqu'a notre prochaine
destination. Là, ce fut encore plus cocasse qu'avec Hervé l'autrichien
car eux ne parlaient qu'anglais. Mais le courant est finalement très
bien passé, et j'ai chanté la chanson de Pink Martini "Je ne veux pas
travailler" qu'ils connaissaient et Cristián a chanté "la Bamba". Ils
ont bien apprécié notre compagnie car ils nous ont demandé de nous
prendre en photo avec eux et nous avons des nouvelles assez régulières
de leur périple et nous envoyons aussi de nos nouvelles.
De
San Martin, nous avons décidé de retourner au Chili par le même
passage qu'a emprunté le Che lors de son périple. Nous nous sommes
rendus au poste frontière appelé Hua Hum. Le passage est très
peu utilisé et les "carabineros" avaient l'air de s'emmerder
profondément et pour se divertir un peu ils nous ont demandé de sortir
toutes nos affaires de nos sacs. Nous avons donc eu droit à un
contrôle anti-drogue en bonne et due forme avec le chien et tout le
tralala. Heureusement nous n'avons pas eu droit à la fouille
corporelle approfondie. Ensuite nous avons pris le bateau pour
traverser le lac Pirihueilco et nous sommes arrivés à Puerto
Fuy. Dans le film "Carnet de voyage", le pote du Che gueule
"CHIIILLEEEEE" quand ils sont sur le bateau, et ils parlent aussi de
Puerto Fuy. L'endroit était tellement serein, imaginaire, un peu hors
du temps que nous sommes restés 2 jours à profiter de ce lieu
incroyable.
La suite du voyage fut plus
touristique. Nous sommes partis de Puerto Fuy en bus car il n'y avait
aucune voiture ni aucun camion. Nous sommes arrivés à Panguipully,
puis nous sommes allés à Lican Ray, un petit village assez
touristique. Comme chaque fois, nous avons cherché un endroit où
planter la tente. Nous avons trouvé un camping protestant, mais nous
n'y sommes pas restés car il fallait être protestant pour y dormir.
Vers 22 heures, nous avons trouvé une maison face au lac où la mère de
famille a finalement accepté de nous laisser rentrer après avoir fait
la tchatche comme jamais, et elle nous a dit que l'unique raison pour
laquelle elle a accepté fut parce que nous paraissions d'honnêtes
gens. Et là, l'expérience de Cristián a parlé car c'est sûr que si on
est vêtu comme des vagabonds ça ne marchera jamais, mais pour
l'occasion nous avions sorti nos plus beaux habits et ça a payé. Et au
final, ça s'est très bien passé car elle nous a offert un bon lit dans
la cabane au fond du jardin et puis nous avons eu droit à un dessert
fait par une de ses filles et nous sommes même sortis avec elle au
marché artisanal. Nous fumes très touchés, et pour l'en remercier,
nous lui avons offert un petit bouquet de fleurs avec un mot disant
que c'était grâce à des personnes aussi généreuses qu'elle que nous,
simples voyageurs, pouvons voyager et rencontrer des gens incroyables.
Elle fut elle aussi très touchée et nous espérons qu'à l'avenir elle
renouvellera l'expérience. Ensuite, nous avons mis les voiles sur
Pucón. Un endroit hyper touristique lui aussi, mais différent de
Villa la Angustura par exemple car on peut sentir qu'avant d'être
touristique ce village a été plus modeste et possède quelque chose en
plus. Pour ma part je l'appelle "le Knokke du Chili" car c'est là que
toute la jeunesse dorée de Santiago vient passer ses vacances. Il y a
moult activités à faire et nous avons testé un canopy qui consistait
en 4 tyroliennes dont la plus longue faisait un km de long et dont la
vitesse avoisinait les 70km/h. Très sympa.
Finalement après une semaine et
demie de voyage nous décidons de rentrer sur Graneros car la
famille de Cristián se préparait à partir en vacances. Et pour
rentrer, nous avons eu une chance de malade car nous nous trouvions à
Temuco, après avoir vainement tenté de trouver une voiture ou
un camion qui nous amènerait plus loin. Nous étions au péage peu avant
la ville avec 2 panneaux où il était marqué : "Nous allons au nord" et
"nous sommes sympathiques" ça a fait rire beaucoup de gens, mais
personne ne voulait nous prendre. Au final, une mère avec son enfant
nous ont déposés sur la déviation de l'autoroute qui passe en dehors
de Temuco, la où personne ne passe. Nous étions quasi déjà résignés à
dormir sur Temuco car il était 8 heures du soir et finalement le
premier camion de notre voyage s'arrêta et nous prit. WAAA quelle
jouissance ! Et le mieux c'est qu'il allait à Santiago, ce qui
signifiait qu'on allait pouvoir rentrer à la maison le soir-même.
Enfin plutôt le matin suivant car c'était quand même 8 heures de
camion. Et le pire, c'est que le camionneur conduisait depuis plus de
32 heures sans dormir et qu'il devait absolument arriver à Santiago
avant 9 heures et donc il cherchait des gens avec qui parler. Mais bon
nous on était crevé car on venait de passer une nuit blanche à Pucón à
faire la fête, et moi j'ai discuté politique et immigration avec un
type qui prétendait vouloir aider les étrangers et les nécessiteux.
Donc pas question de dormir. J'ai quand même craqué et je me suis
allongé durant 2 heures sur son lit hyper confortable pendant que
Cristián faisait la convers'. Ensuite on s'est relayé et nous sommes
rentrés à Graneros à 5 heures du mat'. un moment que je n'oublierai
jamais, c'est quand vers les 3 heures du matin nous avons partagé le
maté. C'est une sorte de thé très répandu au Chili qui se boit avec
une "paille" en métal dans un récipient où se trouve le maté mélangé
avec de l'eau chaude. Il y a une légende qui raconte que quand Dieu a
créé les Hommes ils n'arrêtaient pas de se disputer et finalement Dieu
a créé le maté pour les unifier.
De retour à Graneros, nous sommes
partis le week-end passé à Pichilemu avec toute sa famille, des
amis de la famille, une volontaire qui travaille à Graneros et la
fiancée française d'un de ses frères. Pichilemu se trouve sur la cote
pacifique et est un haut lieu pour ceux qui veulent faire la fête, un
peu comme à Pucón, mais plus populaire et plus modeste. Il y a un lieu
dit : "Punta de Lobo" qui est le paradis pour les surfeurs. A
certains moments de l'année les vagues peuvent atteindre 6 à 8 mètres
de haut. Chaque année il y a un concours international qui s'y
déroule. Ce fut un chouette week-end passé avec sa famille, j'ai
vraiment adoré.
Puis nous sommes rentrés sur
Graneros et le lendemain je suis retourné sur Santiago pour me
faire soigner les dents (j'y reviens dans 5 lignes). Pour terminer cet
épisode de ma vie je voudrais remercier Cristián pour cette formidable
aventure, grâce à toi j'ai pu connaître un peu mieux le Chili et ses
traditions, ses coutumes, ses bons et ses "mauvais" cotés, je te
remercie pour tes conseils, tes histoires auxquelles je m'y retrouve,
ton sourire toujours présent, nos discussions jusque parfois tard dans
la nuit, tu es un homme très ouvert d'esprit et on peut parler de tout
avec toi. Muchas gracias Cristián "puerto fuy" y hasta luego amigo.
Et donc nous revoilà au début. Je
suis de retour sur Santiago car il y a quelques semaines je me suis
rendu compte que mon fil dentaire posé après mon appareil, s'est
cassé. Il fallait donc faire quelque chose. J'ai été 5 fois chez une
dentiste et au final je me retrouve avec des radios de mes dents, une
énorme carie ,une "déminéralisation" de mes dents et donc un
traitement au fluor qui coûte la peau du c**, peut-être même d'autres
anormalités sur d'autres dents mais la dentiste n'est pas tout à fait
sûre, et au final quand je viens pour me faire remettre mon fil
dentaire elle m'annonce que je dois encore attendre 2 jours parce
qu'elle a touché à ma gencive qui s'est mise à saigner et donc ça
n'allait plus être possible. J'enrage et grâce à mon oncle on prend un
autre rendez-vous dans un grand centre médical pour le lendemain et la
pas de chichis en moins de 20 minutes j'ai mon fil et tout est bien
qui finit bien.
Après toutes ces péripéties il
est temps de repartir. J'ai trouvé, grâce à Cristián, un projet dans
les montagnes de Cuzco qui me paraît super intéressant où j'irai aider
des personnes vraiment dans le besoin. Je suis impatient d'y être.
Mercredi soir on a fêté ma "despedida" dans un restaurant où l'on peut
aussi chanter (mais c'est pas un karaoké) et ce fut une très belle
soirée. Il y avait Oliver et Pilar, mon ami Cristián et les 2 petites
soeurs de Pilar : Jose et Ina. Que du bonheur ! On a même eu droit à 2
chansons de Pilar et une de Jose. Elles chantent vraiment super bien.
Le public était en délire (wiwiwi). Un grand moment.
Pour le moment je suis à
Vicuña et je prends le bus dans 30 minutes pour monter un peu plus
dans la vallée de l'Elqui. J'ai déjà pu assister au lever du
soleil ce matin depuis le mirador qui surplombe la vallée et c'était
magique. C'est un peu tout dans mes projets à venir, je change
tellement souvent que cela ne sert à rien de vous en faire part car
dans 3 jours ils auront déjà changé. Il vous faudra attendre les
prochaines nouvelles et j'espère que cette fois-ci elles vous
arriveront plus vite. Pour les photos c'est un peu délicat car vous
les envoyer ça pèse lourd pour un mail mais pour ceux qui ne l'ont pas
encore, les meilleures photos sont sur Facebook. Très facile pour
s'inscrire, aller sur
www.facebook.com
suivez les instructions et puis rajoutez-moi comme amis (maxlefun@hotmail.com)
et de la vous aurez accès à tous mes albums photos depuis le début. ¡buena
suerte!
Je suis sûr que j'ai oublié
une montagne de nouvelles à vous raconter mais je pense que là, c'est
déjà bien et que vous aurez le temps de vous occuper durant les
longues soirées d'hiver que vous vivez. Je vous embrasse bien fort et
vous souhaite une excellente journée, en espérant de vos nouvelles
respectives. Besos a todos y hasta luego.
Max
29 février 2008
Objectif : Bolivie ! (Avril 2008)
Bonjour à tous,
Après de nouveau un bon mois sans nouvelles, je reprends le clavier pour
vous raconter quelques-unes de mes péripéties.
Je vous ai quittés à Santiago et je me dirigeais vers
La Serena et la Valle del Elqui. J'y ai passé une petite semaine et ce fut la grande
folie. L'endroit est superbe. C'est la vallée du Pisco chilien. Il y a
des vignes partout qui s'étalent sur les flancs des montagnes,
impressionnant. Toute la vallée est verte et puis d'un coup la vigne
s'arrête et la montagne aride reprend ses droits. J'ai passé quelques
jours au camping "El Río Mágico". Superbe endroit super tranquille où
passe un petit ruisseau à côté de ta tente et il y a même un endroit
pour piquer une tête (assez froid faut l'avouer, mais parfait pour se
réveiller le matin). J'étais en compagnie de 4 jeunes de Santiago qui
profitaient de leurs derniers jours de vacances avant de rependre les
cours ou de chercher un emploi pour l'un d'entre eux. Ce fut bien
sympathique. Ensuite j'ai pris la route de Copiapo, un plus au nord.
Ce fut le pire voyage en bus de ma vie: seulement 4 heures depuis la Serena
donc je prends le dernier vers minuit et demi pour arriver le matin très tôt. Pas de chance
: il arrive avec une bonne heure de retard (donc
une bonne heure où tu te dis de plus en plus certain que tu l'as
raté). A L'intérieur, l'airco qui marche à fond la caisse, il fait
gelant (heureusement il y a des couvertures mais ça ne suffit pas
vraiment). Évidemment je me tape le gros qui prend toute la place à côté de moi et qui revendique d'un coup de coude dans mes côtes son
droit à l'accoudoir. Ensuite vient le film qui à 2 heures du mat' n'intéresse
personne... mais bon, ils mettent le volume à fond pour être sûr que tu
dormes bien ! Bon, allez, je regarde un peu et PAF' au moment ou ça
devient intéressant... boum, ils coupent (saligauds). Bon, il reste 1h30
de voyage, j'vais dormir un peu. Et ben non, le gros à côté... il
ronfle :S et le pire du pire, c'est quand le gosse de devant s'est mis
à pleurer et que par magie ses parents ne se réveillent pas (ils
doivent avoir l'habitude) et le laissent pleurer jusqu'à la fin du
voyage. Je ne veux pas faire de discrimination, mais il faudrait
inventer des bus spéciaux pour gros qui ronflent avec enfants qui
pleurent, ha ha ha (rire sarcastique) !
Donc plus jamais de bus (au Chili du moins). Je prends la direction de
la frontière argentine depuis Copiapo. Là J'ai eu la chance de ma vie,
il était déjà 5h de l'aprèm, j'arrive sur la route qui va me mener à la douane "San Francisco", je la traverse, je
lève le pouce et paf
dans les 30 secondes, un camion s'arrête et allait exactement où je voulais.
5 heures de trajet dans un paysage incroyable, juste une route en sel, le
camion et rien d'autre que la nature. A ce moment-là, je me suis rendu
compte que les gens quand ils voient que tu parles bien espagnol ils
en déduisent que tu comprends super bien aussi. Et donc durant tout le
voyage, le chauffeur m'a parlé dans un patois incompréhensible, fumant
sa clope et parlant à la fenêtre... c'était folklorique mais je m'en
suis bien sorti et j'ai tenu les 5 heures de trajet :p Les flics à la
douane ne comprenaient pas ce que je venais faire par-là (parce que il
n'y a vraiment rien) et étaient un peu méfiants. Finalement je dors dans
la douane à côté de la machine à métaux et le lendemain je prends la
première voiture pour la "Laguna Verde" que je voulais tant voir. On
passe par une sorte d'altiplano où tout autour de nous se trouvent des
sommets enneigés dont le volcan "Ojos del Salado" le point le plus
haut du Chili. Impressionnant.
Et enfin on arrive à la Laguna Verde et
je n'arrive pas à retenir un "woooaaw" d'étonnement tellement c'était
beau. Je fais la connaissance de 2 flics qui se trouvent là pour
surveiller les alentours et voir qui passe. Assez pathétique, car ils
n'ont même pas une voiture et doivent rester là durant 15 jours
d'affilée dans un froid de canard jour et nuit (on est à 4300 mètres quand
même). Et il n'y passe personne : 4 voitures vers l'Argentine et 0
vers le Chili en un jour. J'ai du patienter toute l'aprèm et toute la
nuit à regarder 4 films de Steven Seagal à la suite. Mortel.
Heureusement le lendemain à 9 heures, un camion passe et m'emmène à El
Salvador.
Je pensais y rester une après-midi ou un jour au plus et finalement
j'y suis resté une semaine entière. Village minier créé il y a
seulement 48 ans, il a la forme d'un casque romain (sans déconner, on
peut s'en rendre compte en grimpant sur une colline à côté). Super
tranquille, avec de grandes rues bien ordonnées, une jolie place
centrale et des jeunes super sympa. "Muy buena onda" comme on dit ici.
Toutes les maisons ont plus ou moins la même taille et la même forme,
pas de grande propriété avec piscine et jardin immense. Ici le chef de
chantier côtoie ses ouvriers dans le même quartier et dans la même
maison.
De là, je rejoins la côte à Chañaral. Village pas
très joli mais
passage quasi obligé pour aller à Pan de Azúcar. Par chance, j'arrive
juste après les vacances (d'été qui se terminent fin février) et j'ai
la plage la plus jolie pour moi tout seul. Le paysage est de nouveau
incroyablement beau. Je décide de me rendre par mes propres moyens au
mirador situé à 10 km de là pour avoir une vue imprenable sur la plage.
Deux heures de marche sous un soleil de plomb et pas une voiture, la fin des
vacances a aussi ses inconvénients. Arrivé en haut j'ai la chance de
pouvoir observer un zoro (petit renard), un guanaco ainsi que la
splendide vue sur Pan de Azúcar. Heureusement, pour le retour une
voiture arrive et me dépose bien gentiment à la plage. J'y passe la
nuit et le lendemain j'essaye de sortir du parc national. Ca ne marche
pas fort, mais finalement un camion qui transporte des algues me prend
en stop et je fais le voyage au milieu d'elles... je vous dis pas
l'odeur mais c'était génial !
J'arrive ensuite à Taltal, toujours plus au nord. Là, j'ai vécu mon premier tremblement de terre. C'était
à 4 heures du mat' et la porte commence à trembler. Au début je pensais que
quelqu'un toquait comme un fou mais quand le lit a commencé à bouger
lui aussi, là j'ai compris. Au total ça a duré 7 à 8 secondes, et il
ne devait
pas être bien fort car peu de monde l'a senti. J'y ai aussi vécu un
magnifique coucher de soleil. Pour partir de ce village j'ai de
nouveau eu beaucoup de chance : j'ai expérimenté le stop passif le plus
rapide de l'histoire. J'arrive au carrefour où je dois prendre à gauche pour aller
à la prochaine petite ville, mais c'était en pleine
ville donc dur à deviner que je veux aller par-là. Je m'arrête 2 secondes
pour boire et j'ai même pas le temps de déposer mon sac qu'un gars qui
passe en voiture me demande : "Vous allez à Paposo" ? et c'est cash.
C'est à Paposo que se trouve l'ancienne frontière avec la Bolivie
datant de 1879: et ouais, c'était du temps ou la Bolivie avait la mer.
Par contre pour sortir de là, ça allait de nouveau être dur, j'ai
attendu 2 heures avant que la première voiture ne passe et m'emmène heureusement
jusqu'a Antofagasta, la grande ville du nord.
Il faut savoir aussi que pour le moment c'est la folie dans le nord du
Chili car le nouveau James Bond est en train de se tourner là-bas. Tout
le monde en parle, les journaux dévoilent quelques infos sur le
tournage mais personne ne sait exactement où et quand ils vont filmer.
Enfin bon, c'est une grande fierté pour les chiliens, même si certains
ne sont pas contents car les réalisateurs ont été chercher
des boliviens, plus "typiques", comme figurants.
Après Antofagasta, que je n'ai pas beaucoup aimé (je n'aime pas trop
les grandes villes), direction Calama où je voulais aller visiter
la mine Chuquicamata, mais qui est malheureusement fermée depuis peu.
Ainsi que le train qui devait m'emmener à Uyuni en Bolivie.
J'appréhendais un peu mon arrivée
à San Pedro de Atacama, car d'après
les échos que j'avais eus, on peut vite ne pas aimer. Et de fait, durant
mon séjour j'ai rencontré pas mal de gens qui n'ont vraiment pas aimé
et qui étaient très contents de partir au plus vite. Comme ces 6
jeunes filles venant de Bolivie : la douane chilienne est vraiment la
plus chiante et ils révisent tout. Et par malchance, elles emportaient
avec elles des sacs entiers de colliers et autres bijoux remplis de
graines, et il est strictement interdit d'importer au Chili tous
produits d'origine animale ou végétale. Dégoûtée, une d'entre elles a
lancé son dernier bracelet qu'elle avait sur elle avec une seule
petite graine au milieu. Les flics n'ont pas apprécié et hop ! direction
l'immigration pendant 2 heures et une amende de 40 dollars. Le lendemain,
elles sont reparties en Argentine "al tiro".
Heureusement, pour moi tout s'est
très bien passé et j'ai bien profité
de mon passage dans ce village hyper touristique où en haute saison il
doit bien y avoir plus de touristes que d'habitants (1800 et
quelques). Grâce à un contact rencontré en faisant du stop, j'ai eu
l'adresse d'un petit camping le moins cher de tout San Pedro. Et
ensuite, par le plus grand des hasards, je suis entré dans une agence de
voyage qui s'appelle : "Maxim Experience". Le plus drôle, ce fut quand
Lili (la gentille personne qui m'a supporté durant une semaine)
décrocha le téléphone et dit : "buenas tardes Maxim" J'ai explosé de
rire. Ensuite, j'y ai passé tous mes temps libres. Ça s'est vraiment
bien passé. J'ai même eu la chance d'y travailler durant une
après-midi. D'ailleurs, c'est à cause de ça que je n'ai pas pu partir
de San Pedro le samedi et que j'ai dû attendre le lundi matin.
A San Pedro, j'ai été dans la vallée de la
Lune (ce que font tous les
touristes), mais j'ai eu l'unique privilège d'y rester dormir,
officiellement interdit mais officieusement tout le monde me l'a
conseillé et je ne l'ai pas regretté. Le plus fou fut la route de 16
km en vélo dans un noir intense avec seulement ma petite lampe
frontale pour m'éclairer. Je roulais à l'aveugle, et la plus grande
partie du chemin était en mauvais état... je vous dis pas l'état de
mes fesses après ! Le plus stressant, c'étaient les phares des camions,
ils se trouvent en réalité à plus de cinq kilomètres en arrière mais paraissent
être juste derrière toi. En tout cas, le lever de la lune dans la
vallée de la lune est un spectacle grandiose. Les paysages paraissent
vraiment lunaires et le sol est recouvert de cristaux de sel, ce qui
lui donne une couleur blanche. Le lendemain je suis parti très tôt le
matin (après avoir vu le lever du soleil... grandiose, lui aussi) pour
rejoindre la vallée de la Mort (à côté). J'ai quand même stressé un
peu en me réveillant, car j'entendais un bruit sourd venant de l'autre
coté de là où j'étais. A 6 heures du mat', il y avait des gens en train de
filmer (peut-être James Bond... mais je ne le saurai jamais car j'ai
pris mes jambes à mon cou en pensant au début que c'étaient les
gardiens).
J'ai aussi été visiter les Geysers del Tatio.
Lever à 4 heures du mat' pour être sur place au lever du soleil. Juste avant celui-ci, il faisait -10
degrés. Heureusement, on peut se baigner dans une piscine naturelle à 37
degrés. Par contre, un peu dur pour sortir de là. Les geysers
atteignent 10 mètres de haut. Mais seulement les fumées car l'eau qui
jaillit des geysers ne "saute" qu'a un mètre et demi pour le plus
puissant. Ensuite, nous avons pu observer des lamas, des vigognes, des
flamands roses, des cactus millénaires (qui ne poussent que de 4mm par an)
et une sorte de lapin avec une longue queue et des petites pattes
avant. A San Pedro, j'ai aussi fait la connaissance d'Antonio, un
français un
peu fou qui en était à sa dernière semaine de voyage après 7 mois de
voyage et après avoir été en Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie et
Chili. Il était complètement perdu et ne voulait vraiment pas rentrer
au pays. A mon avis, je serai aussi dans cet état là juste avant de
rentrer. On s'est bien amusé, on a fait du sandboard dans la vallée de
la mort (ça glissait mieux qu'au Pérou, mais on avait aussi un
produit secret que Lili m'avait passé : "et surtout tu dis pas que
c'est moi qui te l'ai passé hein" :p)
Et donc le samedi j'ai été travailler
à "Maxim Experience". Et vous savez
pourquoi ça s'appelle comme ça ?? C'est le grand chef qui me l'a dit,
donc ça doit d'office être vrai : parce que grâce à cette agence vous
allez vivre la plus belle et la meilleure expérience que pourrez vivre
dans votre vie. Alors mois je dis : Tentons la "Maxim Experience".
hahaha !
Le problème c'est que j'avais prévu de partir samedi donc il ne me
restait quasi plus de pesos chilenos, juste de quoi payer les 3 nuits
de camping et il me restait mille pesos, même pas de quoi manger.
Finalement, j'ai fait jouer mes connaissances et j'ai dormi une nuit
de plus gratos et j'ai mangé pour mille pesos avec en prime une bière
gracieusement offerte (rien que la bière ça m'aurait déjà coûté 1500
pesos). Mais bon, dimanche venu, je n'étais pas encore parti pour
autant. Et j'ai poireauté toute la journée à chercher un malheureux
camion qui voudrait bien me déposer en Argentine. Finalement, deux
artisans que j'avais connus avec Antoine voulaient aussi passer en
Argentine et je les ai retrouvés là. Finalement, on a trouvé un camion
mais qui ne partait que le lundi à 4 heures du mat'.
Lundi, nous partons très tôt pour la
frontière avec l'Argentine. Il y a environ 500 kilomètres jusqu'a
la prochaine ville argentine. On a mis pas moins de 12 heures pour y
arriver. Ça monte et ça descend tout le temps, mais les paysages sont
magnifiques. Ha, ce que j'ai oublié de vous dire, c'est qu'on a voyagé
à l'arrière de son camion, dans une des voitures qu'ils transportaient.
Ce fut un grand voyage. Genre à 7 heures du mat' on arrive à la
frontière
argentine et là on descend du camion à 2 kilomètres de là, puis on prend toutes
nos affaires et on se met sur le côté gauche du camion pour pas que
les douaniers nous voient et à un km on arrive dans une petite courbe;
là, le chauffeur ralentit, on saute avec nos affaires et il redémarre de
plus belle. On arrive à la douane et on fait mine de rien; on est
arrivé avec un gars qui est retourné au Chili et on cherche un camion
(le même évidemment) pour nous emmener en Argentine. Ca marche et on
est reparti. Arrivé en Argentine, on doit de nouveau se cacher car il
y a un contrôle de flics, on est tapi dans la voiture et ils ne nous
voient pas. Mais arrivés à un contrôle de poids et de dimensions, le
type se fait accrocher car il est trop haut. Et comme en Argentine
certains flics sont corrompus, 40 pesos (10 euros) suffisent à continuer
la route comme si de rien n'était. J'ai appris plus tard qu'au premier
contrôle, il a eu le même souci et le flic lui a demandé de lui apporter
la prochaine fois un lecteur MP3. Pour la suite du voyage, le chauffeur
avait avec lui 2 bonnes bouteilles de vin chilien.
San Salvador de Jujuy,
première grande ville argentine avec un climat
totalement différent de celui du Chili pour la même zone. Il n'a pas
arrêté de pleuvoir durant les 3 jours ou nous y étions. Pas grand
chose à dire à part que c'est moins cher que le Chili. C'est
d'ailleurs un problème pour mes potes artisans car ils doivent adapter
leurs prix (encore pire pour la Bolivie). Par contre pour la suite
nous avons eu de la chance car 2 touristes (en 2 autos) nous ont pris
en stop et allaient à Iruya, là où nous voulions aller. Il continue
à pleuvoir, on passe un col à 4000 mètres et on ne voit rien du paysage
: à un
moment, on ne voyait plus à 15 mètres devant soi. Mais quand la brume se
dissipe le paysage est merveilleux. On s'arrête tous les 200 mètres pour
prendre des photos. Et puis finalement, après 2h30 de voyage, on
arrive à Iruya. Petit village perché dans les flancs de la cordillère, au
milieu d'un paysage sublime. Les montagnes paraissent irréelles. Un bon
endroit pour venir se relaxer, penser à autre chose et sortir de la
vie de fou que l'on mène.
Le lendemain direction BOLIVIAAAA. On y arrive en fin de
journée et on
passe la frontière le plus vite possible pour aller se ravitailler et
dormir moins cher (hehe). Mais petit problème à la douane où le type
ne veut pas laisser passer mes potes car ils n'ont pas leur passeport.
Pourtant ils peuvent voyager dans toute l'Amérique latine avec
seulement leur carnet, mais non : là, ça marche pas. Finalement on
convient d'aller voir le consulat le lendemain et on passe quand même
la frontière (et ouais un peu fou mais c'est comme ça. Il y a beaucoup
d'argentins qui passent la frontière pour aller manger de l'autre coté
et puis reviennent 2 heures plus tard). Le lendemain, les choses se
débloquent : ils ont été parler au grand chef et leur ont dit qu'ils
rentreraient au Chili. Bon, leur but c'est d'arriver au Brésil mais
l'essentiel c'est d'être arrivé ici non? Le passage de frontière avec
le Brésil sera une autre aventure.
Et donc depuis 2 jours je me trouve en Bolivie, que j'adore
déjà.
Demain je pars faire un tour de 4 jours dans le Sud-lipez et le
Salar
d'uyuni. Ca s'annonce fameux. Ensuite je retrouverai mes amis
chiliens je ne sais pas trop où, mais on s'arrangera, pour continuer
l'aventure bolivienne.
Voila de nouveau une bonne tartine et j'espère que vous avez eu le
courage de tout lire jusqu'au bout.
Je vous embrasse bien fort et vous souhaite plein de bonheur.
Max
PS : pour ce qui est de mon retour, ce sera d'office en juillet mais
je ne suis pas encore fixé quant à la date exacte... Patience, donc !
Petit
bonjour en passant (Mai 2008)
Salut les amis,
J'ai pas beaucoup de temps,
donc je vous envoie un petit mail juste pour que sachiez que je ne
suis pas mort au fond d'un ravin ou couvert de boutons suite à une
piqûre d'un animal étrange, et encore moins pris en otage dans une
manif' en Bolivie.
Mon voyage continue de super
bien se passer. Je suis chaque jour émerveillé par tout ce que je
découvre. Un vrai régal. Je suis pour le moment à Cuzco au Pérou
depuis une semaine. Cette ville est géniale, tellement de choses à y
voir, découvrir, vivre...
En Bolivie je suis passé par
le Salar d'Uyuni, les mines de Potosí, la ville blanche (Sucre) et
accessoirement capitale de la Bolivie, la ville chaude et riche de
Santa Cruz, Trinidad sous les eaux, Rurrenabaque l'amazonienne, La Paz
la haute et enfin Copacabana sur le lac Titicaca (et non la plage du
même nom).
J'ai enfin ma date de retour,
ce sera le 27 juin a 18h30 à Zaventem : que tous ceux qui veulent
venir me dire un petit bonjour à ce moment là sont les bienvenus, ça
me fera super plaisir, mais sinon on se verra sûrement dans les jours
ou semaines à venir.
Pour la fin de mon voyage j'ai
mis à mon programme de rester un peu à Cuzco pour prendre du bon temps
et ne pas courir, ensuite direction le nord du Pérou pour prendre un
peu (plus) le soleil, glander sur la plage et apprendre à surfer.
Ouais, donc en gros la fin s'annonce paisible et sans prise de tête et
sans course poursuite contre la montre.
Un gros bisou à tous et à très
bientôt !
Maximo
PS : ah oui, pour ceux qui
sont en examens, je vous souhaite une bonne tourista et j'espère que
tout se passera bien pour vous ! Courage, mine de rien, je pense
beaucoup à vous (même si y'en a beaucoup qui ne me croient pas)
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